Chaque mardi, en lien avec l'expo PASSAGES, deux artistes participants se mettent autour de la table pour parler de leur travail, en présence du public.

Parceque Neda Razavipour ne peut pas être là, Michel Dewilde, commissaire d'expo, parlera de son travail.

NEDA RAZAVIPOUR: ‘SILK ROAD’
Dans un wagon du train L2267, en provenance de Zottegem

Le thème du passage évoque pour Neda Razavipour le thème du voyage. Le voyage dans l'espace et le temps. A travers les vitres du wagon, le passager/voyageur, verra les paysages habituels, entourés et décorés par des motifs inspirés des mythologies, des tapisseries et des vases de la Route de la Soie. Des motifs ornementaux du Japon, de la Chine, en passant par le Turkménistan, l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak, la Turquie, jusqu'en Grèce, et en Flandre…. Le temps de la Route de la Soie est peut-être révolu, mais le goût du voyage, de la découverte et des échanges demeure ancré dans l'homme contemporain... enfoui dans sa mémoire lointaine… Dans ce wagon "Silk Road", passé et présent se superposent. Le passage entre le lieu connu vers le lieu attendu, deviendra pour un laps de temps un voyage imaginaire. Le train, lieu de réminiscence….

Neda Razavipour (°1969) est née à Téhéran, en Iran, où elle vit et travaille. De 1985 à 1999, elle a étudié les Beaux-Arts et le design d’espace et la scénographie à Paris et travaillé comme scénographe dans le théâtre. Elle est retournée en Iran en 1999 et a cofondé le ‘Leeve Theatre Group’, un groupe de théâtre, expérimental et de recherches. En 2004, elle cofonde le ‘Movazi’ Public Performance and Installation Group puis, en 2007, elle lance et gère le ‘Jalleh’ Collective Art Studio and Residency. Mêlant video, installation, performance urbaine, photographie, dessin et peinture dans son travail, elle se concentre principalement sur des questions de société, y ajoutant une touché d’expérience personnelle et un brin d’ironie. Elle s’inspire généralement de situations de la vie quotidienne et de questions nouvelles, développant une attitude ludique envers les idées reçues. Razavipour est désormais célèbre, dans son pays et à l’étranger, pour ses œuvres interactives, qui encouragent le public à interagir/réagir dans le but d’élargir et de compléter la signification de l’œuvre et son concept.

ELISE EERAERTS: ‘REFLECTED DIRECTIONS (LABYRINTH)’
Gare du Nord, hall central

‘Reflected directions (labyrinth)’ est un labyrinthe au sol, que l’on peut arpenter, dans le hall central de la gare du Nord. Ce labyrinthe a la forme de l’aiguille d’une boussole, dont la pointe indique exactement une grande rose des vents sur le mur de ce hall. La rose des vents est le symbole de l’orientation. Le labyrinthe, au contraire, est complexe. Eeraerts dévoile ainsi la tension entre d’une part les intentions et les attentes des voyageurs et d’autre part l’enchevêtrement compliqué de l’infrastructure ferroviaire et de l’architecture de la gare, bref entre deux logiques d’orientation différentes.
La forme du labyrinthe est basée sur une grille à deux directions : celle de la jonction Nord-Midi concrète, qui relie la gare du Nord et la gare du Midi et celle des points cardinaux Nord et Sud. La direction des points cardinaux est restituée sous forme de bande ininterrompue, tandis que la direction entre la gare du Nord et la gare du Midi est déterminée par l’entrée et la sortie du labyrinthe. En intégrant les directions dans l’œuvre, et en axant symétriquement le hall central de la gare, le labyrinthe permet au spectateur de s’orienter dans un contexte plus vaste.

Elise Eeraerts (°1986, Malines) a étudié à Sint Lukas à Bruxelles, au Taik University of Art and Design à Helsinki et à l’Institut für Raumexperimente à Berlin. Actuellement elle vit et travaille à Anvers.